La folle semaine de Ialy Ralambofiringa
Publié le 07 octobre 2022 par Yves Michel
Une 1ère apparition dans les 16 appelés à jouer en Starligue face à l'US Ivry, une sélection en équipe de France U19 en vue de participer au tournoi international Pierre Tiby, Ialy Ralambofiringa a vécu une semaine à sensations. A même pas 17 ans, le jeune ailier droit toulousain a l'intention de saisir l'opportunité qui lui est donnée.
De Madagascar, la terre de ses origines, Ialy Ralambofiringa ne connait que les souvenirs qu’a bien voulu lui transmettre sa maman. Car c’est à Toulouse que le jeune gaucher a vu le jour voilà bientôt 17 ans (il les fêtera le 15 décembre prochain). Et c’est plus précisément à Aucamville que pour lui, le handball est devenu une évidence. « J’ai touché à pas mal de sports avant de me fixer. Le taekwondo, le tennis, la natation mais à l’âge de 8 ans, j’ai flashé direct pour le hand. C’est aussi la rencontre avec un entraîneur qui a su me transmettre sa passion dans la bonne humeur au foyer municipal d’Aucamville. » Une vocation est née et tout va s’enchaîner. Six ans plus tard, les balbutiements sont dans le rétroviseur et c’est un garçon avisé qui entre au Pôle espoirs de Toulouse. « J’étais en 3ème. Je suis passé au Fénix et j’ai débuté en moins de 17 puis j’ai joué en moins de 18 et dès ma 1ère année dans cette catégorie, j’ai même fait des apparitions en Nationale 1. » Sa vivacité, son sens de l’anticipation, sa pointe de vitesse retiennent l’attention. Et une constante, en toutes circonstances, il positive. « C’est sûr que je me sens mieux quand il y a une bonne ambiance mais c’est vrai que quand ça sourit moins, je sais trouver la joie dans la solitude. » Au lycée Raymond Naves, refuge de la pépinière handballistique de la région sous la direction de Vincent Griveau, l’année de terminale est la plus importante avec en clôture, en juin prochain, le baccalauréat. « Parfois, ce n’est pas évident à gérer entre les cours, la muscu, les séances avec le Pôle, les entraînements avec le club, les matches. Il faut vraiment s’accrocher, en plus il y a les révisions qui commencent à prendre de la place. Il faut trouver aussi les moments opportuns pour lâcher prise. Mais quand je suis sur un terrain, j’oublie tout. J’avoue que le hand qui est devenu une véritable passion a pris un peu le dessus sur les études. » Et la flamme n’est pas prête à s’éteindre avec cette semaine, deux bonnes nouvelles consécutives.
Tout d’abord, lorsque Danijel Andjelkovic a décidé de le solliciter pour faire partie du groupe retenu face à l’US Ivry en championnat de Starligue. Une 1ère pour Ialy avec les pros et toutes les sensations que cela peut procurer. « Je ne m’y attendais pas. C’est suite au forfait de Pierrick Chelle qui a été positif au Covid. Même si au hand, on apprend tous les jours, quand vous vous retrouvez à 16 ans, entouré par tous ces pros pour la plupart internationaux et que par exemple, vous maniez le ballon avec Nemanja Ilic qui a le double de mon âge, ça fait tout drôle. J’ai réalisé un rêve mais je sais que le plus dur reste à accomplir. En plus, j’ai été super bien accueilli. » Pour la 1ère fois de sa jeune carrière, l’intéressé a vu son nom figurer sur la feuille d’un match de D1 et même s’il n’a pas eu l’opportunité d’entrer en jeu (le score était tellement serré face aux Val-de-Marnais que le coach a préféré laisser sur le poste, l’expérimenté Edouard Kempf), le souvenir de cette soirée restera à jamais gravé dans sa mémoire. D’autant que ses potes du pôle espoirs de Raymond Naves, ont réussi avec les autorisations d’usage, à faire le mur du lycée et à venir l’encourager. Ils ont donné de la voix, à l’échauffement, ils ont scandé son nom et dès que le coup d’envoi a été donné, ils se sont fondus dans la masse de la ‘’Banda Tolosa’’ en véritables supporters du Fénix. « C’était vraiment sympa et je les en remercie. Ça montre aussi qu’on vit bien ensemble et qu’on est solidaire entre nous. » Pour Ialy, ce qui devait être une trêve internationale aura durant la semaine qui arrive, une toute autre signification. Et le hasard a bien fait les choses. Le forfait du Gardois Rémi Reyre dans l’effectif des moins de 19 ans pour le stage qui débute dimanche soir à la Maison Du Handball avec en point de mire, le tournoi international Pierre Tiby et trois matches contre le Portugal, la Hongrie et la Croatie, a propulsé le Toulousain sur le devant de la scène. « Là aussi, c’est une vraie surprise. Comme cet été avant l’Euro, je faisais partie des remplaçants. Quand j'ai su qu'on avait besoin de moi, l’émotion était à son comble. C’est une fierté de porter ce maillot. Une opportunité de plus. Je sais que si on me fait confiance, il faudra que je la saisisse. Que je me donne à fond.» D’autant qu’après le séisme qu’a provoqué la sélection (composée de jeunes nés en 2004 et 2005) en août dernier au Monténégro (14ème sur 16 avec une rétrogradation pour les années à venir), des places sont à prendre, notamment sur le poste d’ailier droit. « Je n’ai pas à tenir compte du contexte, j’y vais avec plein d’envie. Il y aura les entraînements du début de semaine puis les trois matches à partir du vendredi. Je vais exploiter ce que je sais faire de mieux et tenter de compenser ce qui pourrait être mes points faibles. Il y a un collectif et on va faire le maximum pour ramener un résultat favorable. » Dans cette sélection, Ialy retrouvera un certain Thibault Le Bourhis, ancien gardien des moins de 18 du Fénix, passé cette saison à l’Usam Nîmes où il défend les cages de la N1.
Les autres catégories d’âge participent elles aussi à cette semaine internationale. Les U17 partent en Croatie du côté de Zagreb mais aucun élément du département de la Haute Garonne n’a été retenu. L’arrière droit du Fénix Louis Marquet-Baurès figurait sur la liste des remplaçants mais il n’a pas été appelé. Même sort réservé à Idris Firmesse et Matt Piovan. Le pivot et le demi-centre du centre de formation du Fénix étaient dans l’attente d’une défection dans le groupe qui effectue dans un 1er temps, un stage de préparation à Serris (Seine-et-Marne) puis un tournoi à Budapest (Hongrie), Yoann Delattre a jusqu’à preuve du contraire, la totalité de ses titulaires à disposition.
Un peu plus tard, du 24 au 27 octobre, ce sont trois joueurs de la Ligue Occitanie, tous pensionnaires du Pôle espoirs de Toulouse qui participeront à un stage national réservé à la génération 2007. Sam Tuxagues (Fénix Toulouse), Mathis Jean (Castanet Ramonville Auzeville) et Damien Roquelaure (Espalion) devront faire leurs preuves et séduire Guillaume Joli et son staff.
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Ialy Ralambofiringa, 1ers pas avec les pros © Yves Michel
Le jeune toulousain vient de vivre trois jours exceptionnels au contact des pros du Fénix avec pour consécration, figurer dans les 16 lors du matches de Starligue contre Ivry. Et pour l'occasion, ses potes du Pôle Espoirs de Raymond Naves sont venus le soutenir.
Photos Mention Obligatoire © Yves Michel