La section du lycée Raymond Naves en or
Publié le 31 octobre 2024 par Yves Michel
Ils se sont battus pour participer au championnat du monde scolaire organisé au Bahreïn, ils se sont battus pour le remporter, en finale face au représentant du pays hôte. Les joueurs de la section sportive handball du lycée Raymond Naves ont fait honneur à leur établissement.
Ils rentrent sur Toulouse des souvenirs, plein la tête et surtout une médaille dorée autour du cou. Les joueurs de la section sportive du lycée Raymond Naves n’ont pas fait ce long périple vers le Bahreïn pour rien. Il y avait la découverte d’un nouveau pays, d’une nouvelle culture mais aussi, une compétition à disputer. La Fédération Internationale du Sport Scolaire n’avait pas hésité à présenter l’évènement comme un championnat du Monde. Mais pour les garçons, le tournoi de handball ne s’est restreint qu’à six formations sans que les nations référentes de la discipline, excepté la France, ne soient présentes. « C’est vrai, confesse Frédéric Pérez, le coach tricolore, ce qui est dommage c’est qu’il n’y ait pas plus d’équipes mais je ne suis pas sûr que l’Allemagne, l’Espagne ou d’autres places fortes de notre sport, aient les mêmes structures que les nôtres. Le Bahreïn et l’Arabie Saoudite ont aligné l’équivalent d’une sélection nationale, les jeunes sont ensemble toute l’année et ça fonctionne comme un centre de formation qui regroupe l’élite nationale sur une même génération. Je conteste le fait qu’on parle de compétition au rabais mais on est conscient qu’on n’était pas sur une compétition qui réunit les meilleurs U18 mondiaux. » Que n’aurait-on pas dit si les Hauts-Garonnais n’avaient pas fait honneur à leur maillot et n'avaient pas remporté la finale ? Quatre matches, quatre succès avec des joueurs qui se sont un peu plus révélés. L’équipe qui avait remporté le championnat de France UNSS en avril et donc gagné le droit de s’envoler pour le Bahreïn, avait été renouvelée à 50% et il fallait que ceux qui l’intégraient se mettent au diapason. Contrat parfaitement rempli. « Avec Kévin (Raspail - coach adjoint), on s’est vraiment régalé de voir comment les consignes ont été appliquées notamment en défense. On a voulu les mettre dans la configuration d’une sélection. Avec débrief vidéo, analyse des forces et faiblesses de l’adversaire, mise en place tactique… Tout le monde a pris part à cette préparation même les trois qui n’ont pas joué mais qui étaient avec nous. Il y a eu une montée en puissance et les gars ont vraiment pris du plaisir dans ce qu'ils faisaient. En finale, ils ont vraiment bien géré l'ensemble du match.» Le lycée Raymond Naves qui a l’habitude de briller dans les disciplines qu’il abrite (hand, volley, natation, boxe), a d’ores et déjà prévu de féliciter ses joueurs. Sur le plan sportif, une autre échéance est déjà dans toutes les têtes. La remise en jeu du titre UNSS avec s’ils se qualifient (après avoir passé les obstacles inter académiques), des finalités du championnat de France programmées fin mars à la maison, à Tournefeuille. « On va se servir de cette dynamique pour que ceux qui sont concernés, restent mobilisés. Ce qui est aussi génial, raconte Fred Pérez, c’est que les ‘’anciens’’ qui ont participé au titre national mais qui ont quitté le lycée (comme Mathis Taillefer, Baptiste Ranc, Matéo Coudenc, Loris Bini ou Léon Démarque), ont soutenu leurs potes qui étaient au Bahreïn. Ils ont même posté une vidéo d’encouragement. C’est exactement ça, l’esprit d’équipe. » Et c'est un ancien "bronzé" de Barcelone 92 qui en atteste.
Le pivot Timéo Ybanez faisait déjà partie du groupe qui en avril dernier à Besançon, est allé décrocher le titre de champion de France UNSS en finale face à Aix en Provence.
Après des débuts dans le Tarn (Carmaux, Albi), il a rejoint le lycée Raymond Naves en 2021 et le Fénix Toulouse en U18 France, un an plus tard. Issu de la famille du volley (sa sœur Luna a été championne de France avec le centre permanent de R.Naves), il est intarissable sur l'expérience qu'il vient de vivre. « Les 1ères images, c’est l’accueil qui nous a été réservé et la cérémonie d’ouverture, comme aux Jeux Olympiques, dans un stade de 15 000 places. Avec toute la délégation française et les (70) autres pays. C’était un moment très fort. On a essayé de profiter de tout ce qu’on a vécu ensemble dans un pays qui ne partage pas nos coutumes et notre culture.» Ensuite, il y a eu la découverte de l’environnement dans lequel les Toulousains ont vécu durant une dizaine de jours. Des salles ultra sophistiquées à rendre jaloux la plupart des clubs français. Et enfin, le début de la compétition. Un 1er match contre l’Arabie Saoudite remporté à la toute dernière seconde. « On partait un peu favoris mais on s’est aperçu très vite qu’en face il y aurait une forte opposition, une très belle équipe. » La France est montée en puissance au fil du tournoi jusqu’en finale face au Bahreïn. « On était très motivé car ce titre, on le voulait. » C’est la 1ère fois dans leur carrière naissante de handballeurs que les 14 joueurs étaient confrontés à un tel contexte. Avec un protocole éprouvé et le sentiment de défendre le maillot national. « C’est sûr, on y pense mais très vite, on se concentre sur le match. Mais le contexte reste exceptionnel à vivre. Je souhaiterai participer à nouveau à une compétition internationale, surtout que celle-là est passée un peu vite. » Ce lundi comme on dit, cela risque de piquer. Pour Timéo le Tarnais de Lescure d’Albigeois et ses partenaires de la section, il y a le retour à la réalité du lycée. Avec en juin prochain pour la plupart, un bac général à décrocher.
Les 17 joueurs du Lycée Raymond Naves
Léni Allegret, Matteo Anduze, Arthur Button, Enzo Ditta, Romeo Joannel, Antoine Laberenne, Lucas Laurens, Milo Maurette-Jullien, Abel Sapinart, Timeo Ybanez (tous du Fenix Toulouse), Janhoy Bille, Robin Massip (AS L'Union) Evan Dida (Castanet-Ramonville-Auzeville HB) Gabin Henry, Robin Lacanal, Timmy Pietrasinski, Jules Rageot-Bologna (ET Balma)
Coachs: Frédéric Pérez - Kévin Raspail